Wikipedia fournit la définition suivante : Une monnaie locale, ou monnaie locale complémentaire (MLC), ou monnaie locale complémentaire et citoyenne (MLCC) est une monnaie non soutenue par un gouvernement national (qui n’a pas nécessairement cours légal) et destinée à n’être échangée que dans une zone restreinte, généralement à l’échelle d’une ville. Les monnaies de ce type sont une forme de monnaie complémentaire. Destinées à favoriser l’économie locale, elles sont souvent appuyées par les commerces et services de proximité.
Il existe déjà de nombreuses monnaies complémentaires pas toutes locales :
* tickets restaurant, chèques vacances, chèques cadeaux, points de fidélité… donnent droit à un montant d’achats (en euros) dans des commerces définis et/ou pour des achats spécifiques ;
* SEL, systèmes d’échanges locaux, les membres s’échangent sans argent des biens, des services et des compétences en se basant sur le principe du crédit mutuel ;
* monnaies locales complémentaires citoyennes type Eusko (Pays Basque), Sol violette (Toulouse), SoNantes (Nantes…). Ces monnaies circulent sur un territoire défini, sont acceptées dans un réseau de commerces et d’entreprises agréés. Elles sont régies par la loi Hamon. Pour obtenir une de ces monnaies, il faut adhérer à l’association qui la gère et l’échanger contre des euros dans une banque partenaire sur la base de 1 € = 1 Sol, Eusko….
* Monnaies inter entreprises, type WIR (Suisse), Sardex (Sardaigne). Il s’agit d’un système d’échanges multilatéral mais aussi un système de crédit interentreprises. Ces monnaies ont la même valeur que la monnaie nationale (un Wir = un Franc Suisse, un Sardex = un euro…). Par exemple, l’entreprise A achète à l’entreprise B pour 100 Wirs de biens ou services, l’entreprise A doit alors vendre pour 100 Wirs à d’autres entreprises du réseau alors que l’entreprise B peut acheter pour 100 Wirs à d’autres entreprises du réseau.
La particularité fondamentale d’un monnaie locale qu’elle soit citoyenne (type Eusko) ou inter-entreprises (type Sardex) est de circuler à l’intérieur d’un réseau fermé.
Comme l’indique Wojtek Kalinowski dans le MOOC « Monnaies complémentaires 2017 » conçu pour le CNFPT, la monnaie classique est une monnaie fongible, c’est à dire « une monnaie à tout faire, une monnaie qu’on peut utiliser pour acheter du charbon où pour payer un service de garderie. » Au contraire, une monnaie locale n’est pas une monnaie à tout faire. « Elle est destinée à certains types d’usage et pas à d’autres : production locale, production bio, etc. En limitant les usages possibles, la monnaie complémentaire dessine une sphère de consommation particulière. Les richesses doivent rester dans cette sphère. »
C’est en imposant des règles d’accès à cette sphère que les monnaies locales peuvent avoir un impact dans le sens que l’on souhaite.
Citons enfin le Bitcoin « monnaie apatride alternative ». Le bitcoin, comme d’autres expériences de monnaies cryptées informatiques, est alternatif aux monnaies centrales, mais non complémentaire, et n’a évidemment aucun lien avec un quelconque territoire. Monnaie dé-territorialisée et construite en se revendiquant hors politique, le bitcoin est finalement l’inverse des monnaies locales. C’est avant tout une monnaie spéculative dont la volatilité est particulièrement élevée.